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25/11/2014

Résumé du Feu de Barbusse

[Merci à mon collègue Xavier Fandre, professeur en CPGE scientifiques au Lycée Champollion de Grenoble, qui  m'a fourni ce résumé et m'a autorisé à le mettre en ligne sur ce blog]

 

Le feu, journal d'une escouade d'Henri Barbusse : résumé

1. La vision

Prologue situé dans un sanatorium, face au pic du Midi,  de l'aiguille verte et du Mont-Blanc. Annonce du début de la guerre. Déploration et prophétie : « l'avenir est dans les mains des esclaves ».

2. Dans la terre

Dans les tranchées. Animalisation des soldats saisis dans leur quotidien.  « Des espèces d'ours qui pataugent et grognent. C'est nous ». Le réveil des soldats. Présentation des personnages principaux : Paradis, Volpatte, Biquet, Tirette, Barque, Blaire, le caporal Bertrand, Tirloir, etc. Les guitounes, la vermine. Découverte d'une hache préhistorique qui assimile les poilus à des hommes eux-mêmes préhistoriques. Présentation de l'escouade de Bertrand. Description de l'accoutrement, personnalisé par les soldats. Panorama de la collectivité et des différences entre soldats. Présentation des trois générations qui se côtoient. « Nos races ? Nous sommes de toutes les races ». Les différences physiques, géographiques et sociales. Les milieux sociaux plus favorisés ont des postes moins exposés. Réflexion sur  les différences et les ressemblances (hommes revenus à l'état primitif, même parler). Même sort : l'attente, la faim et la soif, l'impatience devant la soupe, le rituel des lettres, les disputes. La guerre est une suspension du jugement « au commencement j'pensais à un tas de choses(...) maintenant, j'pense plus » (39, édition folioplus).

Souvenirs de l'arrière, ce qui manquait comme dans les tranchées : le feu !...(41) Souvenir du cuisinier porteur de feu, mort d'un spasme du coeur.

Réflexion sur les stratégies d'évitement de la guerre puis le discours se déplace sur la « sale race boche ». «C'est probablement des hommes comme nous » (44)... à part les officiers allemands...

Arrivée de civils, des journalistes appelés les « touristes des tranchées ». Poilus vus comme des animaux du jardin d'acclimatation par les journalistes. Réflexion sur la propagande.

Reprise de la routine de la tranchée : évocation des souvenirs valorisants, arrivée de l'officier des postes, nouvelle d'une relève, lecture et écriture. Rôle de la lettre. Arrivée des soldats affectés au terrassement méprisés par les poilus. Le début de la soirée. Arrivée des tabors, soldats coloniaux. Mélange de racisme et d'admiration. Le rassemblement et les opérations de terrassement.

3. La descente

2ème jour

Le 6ème bataillon attend la relève. Nouvelles de la 18ème compagnie, à l'avant, décimée : 18 tués et 50 blessés = 1/3 des hommes morts en 4 jours sans attaque, du fait d'un seul bombardement. Portrait des hommes de la 18è. La mort de Barbier. Horreurs des circonstances de la mort et joie de se retrouver vivants. Chaque compagnie passe 6 semaines à l'avant.

4. Volpatte et Fouillade

Les deux soldats réquisitionnés et emmenés à l'avant demeurent introuvables. On finit par les retrouver. Ils avaient été oubliés dans un trou d'obus. Volpatte, touché à la tête, rêve de retourner à l'arrière.Tous espèrent la « bonne blessure ». Apparition d'Eudoxie, figure féminine mystérieuse qui rôde autour des tranchées. Il existe un lien entre Eudoxie et Farfadet.

Route de nuit du 6ème bataillon vers un village.

5. L'asile

Le régiment marche dans la forêt en quête d'un nouveau gite. Nuit de marche (28km). 8 jours de repos décrétés. Arrivée dans le village de Gauchin-l'Abbé (76). Recherche d 'un logement. Nouvelle guerre pour trouver un asile. Plusieurs habitants refusent. Nouvelle apparition d'Eudoxie. Finalement une femme propose à contre coeur le chenil comme habitation. Marchandage avec les soldats. La femme essaie de soutirer un maximum d'argent aux soldats. Critique des profiteurs de guerre. Déjeuner joyeux dans la cave qui leur a été octroyée. L'enfant des voisins dit aux soldats que la guerre  rend ses parents riches. Dans la maison, le vieux beau-père, véritable débris, cherche un trésor entre les murs. Description des combines des villageois pour gagner plus. Journée de repos. Discussion à propos d'Eudoxie. Lamuse se meurt d'amour pour elle et veut l'épouser. Au loin les cloches sonnent : il s'agit d'un enterrement militaire. Promenade du narrateur accompagné de Lamuse. Apparaît Eudoxie. Lamuse se déclare, elle le repousse, dégoûtée. Le narrateur freine Lamuse. Retour à la description du village, les marchands de vin, de journaux. Le soleil resplendit. Moment de  bonheur après les tranchées.

6. Habitudes

17ème jour dans le village. Conversation avec le vieux beau-père. Bonheur du repos. Arrêt sur la personnalité de Farfadet. Idylle entre Farafadet et Eudoxie. Ce dernier est appelé à l'arrière pour devenir secrétaire.

7. Embarquement

Le lendemain. Pendant la nuit, départ de Gauchin-l'Abbé. Train pour un autre secteur. Description de la gare. Détail des différents corps d'armée.

8. La permission

Au matin. Eudore revient de permission . Il n'a pu voir sa femme Mariette qu'une nuit. Récit d'un chassé-croisé et de la nuit passée entre les camarades qu'il n'a pas voulu laisser dehors. Au moment du départ Mariette lui donne un jambon  qu'il partage avec ses camarades.

9. La grande colère

Volpatte est de retour de son congé de convalescence. Dépression de ce dernier. Colère de Volpatte contre les embusqués. Haine de la bureaucratie planquée.

La marche reprend. Poursuite des critiques contre les gradés et les embusqués appelés les « filoneurs ». « Ils parlent en stratèges mais ne font pas la guerre. ». Face à la question des inégalités le caporal Bertrand déclare : « On est toujours l'embusqué de quelqu'un ». Liste des embusqués. Tirette veut faire cesser la discussion : « on n'y peut rien ».

10. Argoval

Le sergent Suilhard montre au narrateur l'emplacement où a été fusillé ce matin-là Cajard qui avait voulu échapper aux tranchées en rentrant au cantonnement. Note de l'auteur : « j'ai changé le nom de ce soldat, ainsi que celui du village »

11. Le chien

Fouillade, sous la pluie, tente de rester digne et se lave. Nouvelle période de repos dans une grange infestée de rats. Retour à l'état animal. Parallèle avec le chien Labri ; Il n'est pas heureux et malmené par le soldat à qui il est confié. Fouillade le caresse. « Leurs deux regards sont pareils ».

Discussion sur les différentes gastronomies selon les régions. Fouillade décide d'aller boire du vin du midi au village mais ordre est donné de rester sur place. A 5 heures du matin, Fouillade sort quand même et se rend chez Magnac mais l'établissement est fermé. Il finit par entrer dans un café, boit pour 12 sous et rentre tout aussi malheureux. Il caresse Labri et attend la fin.

12.Lle portique

Porteloo veut revoir son village tout proche du cantonnement : Souchez. Il s'y rend avec le narrateur . Des cadavres de soldats morts dans les tranchées sont entreposés sur un terrain vague . Autour d'eux volent des lettres. Le paysage est digne d'un cataclysme. Déambulation horrifique dans les décombres jonchés de cadavres. Arrivée au village : le village a disparu. Il ne retrouve qu'une pierre de sa maison. Il raconte qu'il a vu sa femme, à Lens, en se déguisant en allemand, grâce à un alsacien. Elle était courtisée par des sous-officiers allemands ainsi que son amie, en deuil de son mari. Doute, illusion ou sagesse de Porteloo. « elle est toute jeune, tu sais ; ça a 26 ans » (187) Il veut refaire le monde, revenir de la guerre. Retour heureux dans la tranchée où le soleil luit. Espoir d'un printemps dans cet hiver.

Les 4 jours de tranchée sont finis. Malgré la pluie l'espoir est là. Une amitié se noue entre le narrateur et Porteloo. La marche est difficile dans les tranchées engorgées. Un obus éclate soudain et étête Porteloo.

13. Les gros mots

Le narrateur se dépeint comme un auteur et parle d'écrire sur l'escouade à la demande de ses camarades. La question de l'argot des tranchées qu'il faudrait reproduire dans un souci de vérité.

14. Le barda

Ellipse. Dans une grange, les soldats sont au repos comme dans une caverne. Le départ pour les tranchées aura lieu le lendemain. Description du contenu des poches de Volpatte. Les photos de  famille. Les lettres qui réchauffent le coeur. Les vols que les soldats ont fait. L'amour pour tous ces objets qui représentent la vie et les souvenirs. Passage en revue du matériel des soldats. Le sommeil avant le départ.

15. L'oeuf

Ellipse. Cantonnement. Les souffrances de la faim. Paradis offre un oeuf au narrateur qui lui avait passé des allumettes. C'est un trésor.

16. Idylle

Longue marche. Arrivée dans un village. Les soldats se massent sous un hangar. Rencontre des vieux occupants de la maison mitoyenne. Ce sont des réfugiés. Paradis nettoie les chaussures de la jeune fille de la famille et s'en va, heureux d'avoir accompli une tache du quotidien et d'avoir aidé quelqu'un.

17. La sape

Ellipse.Le père la Fouine a trouvé son trésor (voir chapitre 5). Lamuse se dévoue pour aider à dégager des camarades tués et restés dans la boue. Il revient hébété : il a vu Eudoxie : « Elle était pourrie » (228). Récit de l'étreinte avec le cadavre.

18. Les allumettes

Ellipse. 17H : préparation du dîner. Le feu manque. Les soldats décident de se rendre dans une autre compagnie pour en trouver. Il se trompent de route et arrivent dans le boyau boche...Ils tuent un soldat, prennent son casque et ses allumettes. L'homme est mort pour des allumettes. Ils regagnent le boyau international et s'enfuient dans la tranchée française.

19. Bombardement

Ellipse. Reprisede la marche. Des lumières dans la nuit : ce sont les obus qui éclatent comme des feux d'artifice. Beauté féérique et mortelle. Les soldats s'installent dans un boyau. Discussion sur les armes et patriotisme : mépris pour les schrapnells. Bruit infernal du bombardement, destruction de la nature. Gaz asphyxiant. Discussion sur ce qui est loyal et ce qui ne l'est pas en temps de guerre, sur la taille et le bruit des différents obus. Peur et exaltation.

Reprise de la marche. Fusillade dans les tranchées. Rencontre de cadavres criblés de balles. Panorama désolé du champ de bataille puis retour à la vie. 

20. Le feu

Ellipse . Nuit. Tour de garde du narrateur. « Un deuil épouvantable écrase tout » (257). « On est maudits » (259) Puis l'attaque se calme. Le narrateur aperçoit un tas de cadavres : Lamuse, Barque, Biquet, Eudoxie.

Récit de l'expédition pour reconnaître un poste d'écoute. Tous sont mitraillés sauf le caporal Bertrand et le narrateur.

Joseph Mesnil tente de retrouver en vain le corps de son frère André. Description des cadavres.

Matin : fin de la veille. Panorama désolé de la côte 119. L'escouade est décimée. Passage en revue des survivants. Le père Blaire se fait coquet avec son nouveau dentier.

Allongement du séjour en première ligne : on passe de 4 jours à plus de 5. Les rumeurs d'offensive se propagent.

Retour sur le destin de la famille Mesnil (6 frères. Si André est tué il ne restera plus que Joseph).

Paradis a retrouvé André mort. Il avertit le narrateur. Ils décident de le cacher à Joseph.

Partie de cartes. Occasion de récits sur les supérieurs tyranniques.

Alerte puis contrordre. Enfin,  préparation à l'assaut. « Allons, en avant » dit Bertrand (282)

La mort. Le boyau international. Arrivée dans la tranchée allemande. Farfadet blessé. Héroïsme de Bertrand. La première tranchées est conquise. Les allemands sont tués avec bestialité. Les soldats veulent poursuivre.  L'ennemi a fui. Valorisation du caporal Bertrand qui tire la  moralité : « Il le fallait – pour l'avenir » (297). Narrateur en sentinelle.  Proximité de Bertrand et du narrateur. Fin de la veille. Ils tentent de dormir au milieu des morts. Pendant ce temps le 5ème bâton part à l'attaque. Le narrateur accompagne Joseph au poste de secours. Déambulation à travers les champs constellés de cadavres de zouaves et de tirailleurs. Ils découvrent Cocon et ... Bertrand. Le cadavre est dans une posture effrayante, ils le disposent correctement. Désespoir de Volpatte et du narrateur. Description du charnier, telle une galerie de morts vivants dans le boyau international. Les rafales reprennent. Arrivée à l'ancienne première ligne. L'officier des postes remet au narrateur le courrier de Biquet, décédé. C'est une lettre à sa mère dans laquelle il lui dit qu'il se porte bien... « Courage » dit le narrateur à Joseph.

21. Le poste de secours

Arrivée au poste de secours. Courage du médecin. Joseph est soigné. L'enfer du poste de secours avec sa caverne de blessés, tous traumatisés de la guerre. Ce sont les damnés de la terre. La folie guette.

Récit du narrateur qui voit deux messes célébrées dans 2 tranchées ennemies : même dieu, même souffrance, même émotion. Autrui c'est moi. La question de dieu.

Retour au poste de secours. L'infirmier cherche à se frayer un chemin dans cet enfer. Focalisation sur des blessés en attente : deux légionnaires, l'un donne son nom à l'autre, un assassin.  Bombardement. Mort de l'infirmier étranglé par une balle. Scènes d'horreur. Le narrateur parvient à s'extirper du poste de secours et de la plaine, les blessés continuent à affluer.

22. La virée

Ellipse. En ville. Repos ? Contraste entre les tranchées et l'arrivée dans une ville riche. Les poilus sont vus comme des phénomènes de foire. C'est le début du reniement de soi.(343) Les petits bourgeois de l'arrière comparent les mérites des poilus. Humiliation d'être ainsi rabaissés. « Chacun son métier, mon brave, dit l'un des bourgeois. »(...) « Vous êtes des héros. Nous, nous travaillons à la vie économique du pays ». Contraste avec la vie quotidienne qui continue pendant que les poilus sont au front. Sensation d'injustice. Il y a 2 France : ceux qui profitent et ceux qui peinent, l'avant et l'arrière.

23. la corvée

Retour à la tranchée.  Travaux de terrassement.  On enterre les morts. Arrivée au boyau couvert. On marche sur les morts. Marche de nuit qui dure 6 heures. Les soldats et les officiers, perdus, traversent les excréments. Il arrivent en vue de la première ligne. Ils commencent à creuser une tranchée pour se camoufler mais des fusées les repèrent. Tirs et bombardement. Tous se précipitent dans un mare : le piège se referme. Panique, pluie de feu puis pluie torrentielle. Effondrement des tranchées, marécage. Les soldats se fourvoient dans la tranchée allemande et font demi-tour. « On ne pensait plus à rien. On ne pouvait plus, on ne savait plus » (370)

24. L'Aube

Le jour arrive. Des lacs remplacent les tranchées. Les noyés abondent. Seuls rescapés, le narrateur et Paradis errent en 1ère ligne. Tout semble mort : français, allemands, nature. C'est l'enlisement et l'enfer de l'eau.( « je croyais que le pire enfer de la guerre ce sont les flammes des obus (...) Mais non, l'enfer c'est l'eau ») (375) Des allemands se rendent : « j'en ai assez ». 

L'indicible est advenu : « T'auras beau raconter, s'pas, on t'croira pas » (381)

Rébellion contre l'horreur et l'absurdité. « Plus de guerre, plus de guerre ! » (383)

« Deux armées qui se battent, c'est comme une grande armée qui se suicide ! » (384)

Devant le spectacle des cadavres contorsionnés les soldats reprennent la discussion et veulent tuer la guerre. Révolte contre une instrumentalisation des soldats « C'est les peuples qui sont la guerre (...) mais c'est pas eux qui la décident. C'est les maîtres qui les dirigent. » (390)  « Tous les hommes devraient être enfin égaux » (391).

Mais le bruit du canon reprend, il faut rejoindre les autres pour recommencer la guerre. La discussion reprend sur les différents avis sur la guerre (395), sur les différentes conduites (profiteurs, admirateurs, victimes). La question du héros ou du bourreau(398). Nécessité de la guerre pour faire avancer le progrès ? Pour finir, Le ciel s'ouvre doucement et un rayon de soleil luit.